• Organisation de l'enseignement en Pmev

    Matinée type d'un fonctionnement en Pmev

    d'après http://monthey.ecolevs.ch/pedagogie/organis.htm

       

    Cette organisation repose sur deux axes interdépendants :

    1. L'organisation en cycles de 3 semaines;
    2. L'organisation de la matinée de travail.



    Organisation du cycle de 3 semaines

    C'est une organisation proche de la pédagogie Freinet mais néanmoins spécifique, qui cherche à prendre en compte les besoins signalés par les chercheurs :
    respecter le temps nécessaire à l'apprentissage : travailler sur une longue période - 3 semaines - pour donner le temps aux représentations d'évoluer.
    instaurer parallèlement des mécanismes pouvant améliorer le temps effectivement investi par l'élève dans sa tâche et donc contenir ou réduire l'exigence précédente

    Caractéristiques
    Des rythmes différents mais le même programme pour tous dans les matières fondamentales, par unités de trois semaines.
    Un mode d'étayage spécifique conçu pour harmoniser les parcours.

    Matériel, préparation, utilisation
    Retenir, en math et français, une quinzaine de compétences que les enfants devront atteindre en 3 semaines;
    Préparer 3 à 4 fiches pour chaque compétence à atteindre;
    Donner à chaque enfant le tableau présentant tous les objectifs, avec le n° des fiches à remplir, des exercices etc...


    Afficher ce tableau en classe;
    Pour l'enseignant : un tableau à double entrée, avec en ligne les compétences et fiches, en colonnes les noms des élèles;
    Chaque fois qu'un enfant a travaillé sur une fiche, elle est corrigée immédiatement. L'enfant et l'enseignant notent (colorient) sur leur tableau l'avancement du travail;
    L'enseignant peut affiner sa gestion du travail des élèves à l'aide de codes personnels (croix, demi-croix, ronds pleins, vides, couleurs différentes pour chaque semaine ...).





    Organisation de la matinée de travail

    1. Un moment d'écriture

    Environ 20 minutes
    Ce moment quotidien permet à l'enfant de structurer sa pensée.

    2. Bilan du moment d'écriture

    On écrit pour être reconnu. Chaque enfant vient lire aux autres son texte.

    3. Travail sur fiches (français/mathématiques)

    environ 1 heure à 1h30;
    Ce temps est consacré chaque matin à du travail individuel sur fiches, au libre choix de l'élève, qui peut bénéficier pendant cette phase de l'aide individuelle du maître ou éventuellement consulter ses camarades;


    Cette liberté de choix (dans le cadre des objectifs fixés pour les 3 semaines) plaît à l'enfant. Elle le responsabilise et l'incite à s'évaluer.
    L'enseignant corrige "à chaud" chaque fiche.

    4. Bilan du travail sur fiches

    Environ 30 à 45 minutes


    A l'issue de la séquence de "travail par fiches", les élèves sont réunis pour un moment dit de "bilan" destiné à renforcer encore le dispositif d'aide au travail individualisé. Ce moment de bilan est obligatoire et absolument essentiel.
    Chacun ayant travaillé - précision importante - sur une tâche différente, les élèves sont invités à présenter, soit complètement soir par simples allusions et commentaires, le travail qu'ils viennent d'effectuer:
    ceux qui n'ont pas encore effectué le travail présenté vont pouvoir prendre les repères.


    Ceux qui ont déjà effectué le travail présenté peuvent intervenir pour apporter des compléments d'information, donner un éclairage différent qui pourra parfois se révéler déterminant pour les élèves en difficulté.


    celui qui vient de présenter son travail, au prix d'un effort de distanciation et de métacognition déjà précieux en lui même, se trouve d'emblée confronté à la fois aux demandes des "candides" et à celles des "experts": mise à l'épreuve redoutable et excellente école de convivialité;


    Tous les élèves ont donc l'occasion, lors de ce moment de "bilan", de faire le point sur les apprentissages en cours.


    Le maître, qui dispose de "tableaux de bord" établis à sa guise, est relativement discret pendant ce moment du bilan et n'intervient qu'en dernier ressort, ou en différé, pour compléter éventuellement les propos des enfants. Il tire profit des débats pour faire le point, à son niveau, sur les apprentissages en cours: telle fiche est difficile, tel sujet appellerait un éclairage complémentaire, tel autre suggérera une leçon de synthèse, etc..


    Le moment de bilan, conçu pour une mise en œuvre rationnelle de l'effet vicariant, est le moment capital de la classe fonctionnant en pédagogie de maîtrise "à effet vicariant".


    A court terme, il permet de multiplier les "allers-retours de sens" (Stella BARUK) qui vont faciliter la compréhension et constitue en outre un exercice précieux pour l'entraînement systématique à la prise de parole.
    A moyen terme, il permet à l'enfant de faire le point sur ses apprentissages pour les mener à bien et apprendre progressivement à les gérer.
    A plus long terme, il favorise un entraînement progressif à l'auto-évaluation qui va lui apporter les qualités essentielles du "bon élève".


    L'apprenant : Il fait le point sur ses apprentissages et s'entraîne à l'auto-évaluation.


    Le maître : A travers le déroulement des présentations et des échanges, il fait le point sur l'avancement des apprentissages qu'il a programmés. Cette séquence lui permet, conformément aux I.O., d'observer et de comprendre ce qui se passe dans les apprentissages.

    Chacun expose sa démarche d'apprentissage, sa façon d'opérer.
    Pas de corrections au moment du bilan.
    Ramasser les cahiers à la fin de la séquence.
    Les enfants s'expriment quand ils le veulent, sur un mode qui doit tendre vers un rôle de maître, de présentateur.
    Le maître incite les élèves à se risquer, à deux si c'est plus facile.
    Chacun passe sur la fiche qu'il veut. But : mettre les élèves en situation de voir clair en eux, de se conduire eux-mêmes.
    Tenir l'état des lieux pour dire qui est passé, sur quelle notion, quels exercices sont passés.
    Demander à chacun de parler de ce qu'il a fait, avec un support visuel (sa fiche, son cahier)

    5. Une séquence de leçons

    Les leçons sont maintenues, à l'appréciation des maîtres. Elles tendent à devenir moins nombreuses et plus brèves. Elles prennent souvent la forme de leçons de synthèse qui viennent en conclusion ou en relance d'un apprentissage. Elles sont avantageusement remplacées par les riches moment de bilans durant lesquels les enfants sont invités à "donner la leçon" à leurs camarades.

    « Évaluer une dictée par compétences : quelques pistesDes ce2 à l'heure de Twitter ! »
    Partager via Gmail Delicious

    Tags Tags : ,
  • Commentaires

    1
    Lundi 12 Août 2013 à 11:53

    Je lis et je relis tous les articles, et je suis vraiment convaincue du bienfondé de la PMEV mais (ben oui, si je commence comme ça, c'est qu'il y a un "mais"), je n'ai pas réussi à le mettre en oeuvre dans mes classes.

    Je m'explique, histoire d'avoir des conseils très précis (comment ça, je réclame ?) : je bosse en Segpa, j'interviens donc dans 3 classes différentes, et pour deux matières seulement (voire une seule, même, la plupart du temps), essentiellement le français (ce n'est pas mon choix, bref).

    Les horaires en segpa sont calqués sur les horaires collège, nous n'avons donc que 4 h de français par niveau (classe), lesquelles peuvent très bien être réparties sur la même journée, ou une par jour, ou n'improte comment, sans qu'on puisse y changer quelque chose (emplois du temps déterminés pour nous).

    Malgré ce fonctionnement collège, mes élèves de segpa ont des niveaux de français allant de la GS parfois jusqu'au niveau CM1 pour les meilleurs, et pour un élève, on pourra avoir un niveau de lecture très différent de son niveau en EDL et encore bien différent de son niveau d'oral ou d'écrit également...

    Résumons donc, une classe de 16 à 18 élèves peut très bien offrir une palette de 12 à 15 niveaux différents (d'où mon intérêt au départ pour la PMEV, vu l'hétérogénéité).

    Lorsque j'ai voulu tester une mise en place PMEV dans ces classes, j'ai commencé avec celle que j'avais le plus, où il y avait le moins d'élèves et qui fonctionnait bien, sans problème de comportements et/ou troubles divers voire handicaps (c'est désormais monnaie courante en Segpa), bref : 12 élèves qui tournaient bien, presque homogènes pour une segpa (tous lecteurs, tous scripteurs, avec un niveau minimum CE1).

    Quand je me suis penchée sur les fiches et les plans de travail, je me suis vite retrouvée avec 4 à 5 niveaux environ pour les faire tous bosser là où ils en sont (obligation ASH, et ça me parait le minimum)... ingérable à terme lorsqu'il s'agissait de faire les bilans, de gérer la création de fiches (puisqu'on adapte à chaque élève, difficile de réutiliser vraiment ensuite), de gérer l'hétérogénéité des plans donnés. J'ai essayé de tester des bilans en "grands groupes" de niveaux (pour 5 ou 6 élèves), mais pas mieux. 

    PEtit détail : difficile de faire du boulot sur fiche quand on a des périodes de travail de 45 minutes maxi (une heure collège = 50 ou 55 minutes, il faut retirer le temps de s'installer, de faire l'appel, de les mettre au boulot, etc. et les 5 dernières minutes où ils ont les yeux rivés sur l'heure, même si on arrive à les empêcher de déjà ranger leurs affaires^^)

    Autre souci : l'autonomie dans la gestion du plan donnait au moins deux des élèves qui se disaient "ben je le ferais en fin de période, j'ai le temps" jusqu'à ne plus avoir le temps, et laisser en plan. Je comptais sur une réaction après la première période, mais non... j'ai réadapté les plans suivants, mais pas mieux.

    Autre problème : Mes deux trois élèves qui avaient presque un niveau CM2 avançaient donc sur un rythme plus élevé malgré une difficulté plus grande des exercices ou fiches, mais du coup (segpa, hein), oubliaient de quoi on avait parlé, et sur quoi ils avaient travaillé lorsqu'on arrivait aux bilans collectifs. Les élèves d'un nvieau moindre au départ étaient tout à fait "dedans" au moment du bilan, mais (segpa toujours) n'en retenaient rien au bout de deux jours...

    Je n'ai aucun doute sur le fait que je me suis 1. mal organisée et 2. mal préparée, mais malgré tout, depuis cette expérience (il y a 2 ans), je tourne et retourne le pb dans ma tête, et ne voit pas comment je pourrais mettre en place ce qu'il faut pour ces élèves particuliers dans le fonctionnement particulier que nous avons.

     

    2
    0fote Profil de 0fote
    Lundi 12 Août 2013 à 12:26

    Coucou

    Pas simple la SEGPA  Je réfléchissais à un fonctionnement possible pour toi, mais pas facile...La seule certitude, c'est qu'il te faut garder l'idée des Plans de Travail, sans les multiplier : 3 me semble le maximum par classe (GS/CP ; CE ; CM). C'est dans le contenu de chacun d'entre eux que tu pourras gérer ensuite l'hétérogénéité avec des exos aux difficultés croissantes.

    Vous avez des manuels ou tu dois tout fabriquer toi même ?

    Je suis curieux, mais comment fonctionne-t-on normalement en SEGPA pour gérer cette hétérogénéité ? Il n'y a jamais de leçon en groupe classe ?

     J'ai trouvé cet échange (qui date) sur le site la pmev : pmev et segpa et surtout ici avec : Pmev en segpa ; le bilan en segpa ; Organisation en segpa ; segpa à mi-temps

     bonne lecture

    3
    Lundi 12 Août 2013 à 13:48

    Je vais aller lire tout ça tranquillement...
    Pas de manuels, non, ce n'est jamais adapté... des collègues ont bien tenté des créations de manuel segpa, chez Hachette, mais sincèrement, je ne sais pas d'où viennent leurs élèves, pas moyen d'aborder les contenus proposés avec les miens.
    Le souci majeur, côté manuel, c'est qu'on doit suivre les programmes du collège, tout en adaptant à un niveau élémentaire (sinon, ce ne serait pas des PE dans les classes de Segpa). Or en sciences et HG notamment, les programmes n'ont pas grand chose à voir.

    Comment on fonctionne ? Premier point : le recrutement des segpa est totalement différent d'une segpa à l'autre. Deuxième point : le fonctionnement des segpa est presque différent partout (on est lié à la Dotation Horaire Globale du collège qui dispose, et décide, on a donc des intervenants profs de collège mais selon les collèges, pas dans les mêmes disciplines. La seule chose qui reste forcément et obligatoirement aux PE, c'est maths et français, mais même ça, ça a tendance à disparaitre dans certaines académies. Le reste, c'est selon les moyens donnés à chaque collège, bref). Troisième point : le diplôme visé en 3e (CFG) basé normalement sur le palier 2 du socle (déjà difficile pour la majeure partie de nos loulous) est validé d'une façon différente selon les académies alors que c'est un diplôme national.

    D'où : comment gère-t-on l'hétérogénéité ? Ben, comme on peut ^^
    Une des recommandations dans notre académie, est de fonctionner en "médiation-remédiation" ce qui colle aussi à un fonctionnement PMEV. Donc, perso, je bosse en ateliers, au moins en lecture et écriture, et le groupe avec moi est en médiation, puis remédiation quelques heures plus tard (selon les emplois du temps). En EDL, j'ai changé de fonctionnement tous les ans, car je ne trouve rien qui fonctionne bien, hélas. Les ateliers ne fonctionnaient pas, car mes élèves acceptent de rester en autonomie en lecture ou écriture, les tâches étant précises, forcément adaptées s'ils lisent des livres qu'ils choisissent, etc. mais pas du tout en EDL qui est leur bête noire. L'année dernière, j'ai tenté les méthodes Picot, qui fonctionnent très bien, car beaucoup d'oral. Cependant, elles sont chronophages (il faudrait 2 à 3 h/semaine pour la grammaire, et la même chose en ortho), et en gros, sur l'année j'ai bouclé une période et demi sur 5 proposées ;-), tout en jonglant avec au moins deux niveaux en ortho dans chaque classe.
    Quand je faisais des maths, c'était plus simple (c'est beaucoup plus rapide de créer des exercices de numération ou de techniques opératoires en fonction des niveaux), et je travaillais en atelier en géométrie ou en résolution de problème, puis en défi, une fois par semaine, avec des groupes très hétérogènes pour que chacun s'y éclate et progresse.

    J'ai testé ça en EDL, bug aussi ;-)

    Mon collègue qui fait les maths dans cette segpa, fonctionne lui par gros dossier sur un thème, et tous les élèves ont le même. Ils avancent chacun à leur rythme, et il prend de temps à autre un groupe de besoin en médiation-remédiation. Les élèves qui finissent avant les autres vont bosser sur autre chose (il tient à garder l'histoire, grrrr, et en fait, il envoie les élèves bosser leurs exposés quand ils sont vraiment avancés).

    Est-ce qu'il y a des leçons en groupe classe ? De temps à autre, notamment en HG et sciences, après les manipulations, etc. Mais en français et en maths, les élèves ont quasiment tous déjà vu, appris, travaillé, tout ce qu'on propose... sauf vrai nouveauté (ex : les angles, en maths, ou les niveaux de langue en français). Il y a plutôt une mise en commun pour écrire et proposer une trace écrite pour tous quand ça concerne tout le monde.

    Mais attention, je parle des 3-4 segpa que j'ai connues, hein... ça n'est pas forcément valable dans les autres.
    Sur ce, je mets mon fils à la sieste, et je file bouquiner tes liens ^^

    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    4
    Lundi 12 Août 2013 à 14:09

    et en lisant tes liens, je reviens sur un poitn important : très souvent, les 6e segpa sont pris pour presque la totalité de leur temps par un seul PE (sauf heures dûes par les profs collège)... ce qui laisse aux deux autres PE restant forcément les 3 autres classes.

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :